Frédéric Joliot-Curie

1900-1958

Frédéric Joliot-Curie, né Jean-Frédéric Joliot le 19 mars 1900 à Paris, est une figure majeure de la physique nucléaire française. Son parcours scientifique et ses engagements politiques ont marqué l’histoire de la science au XXe siècle.

Jeunesse et Formation de Frédéric Joliot-Curie

Frédéric Joliot naît dans une famille alsacienne protestante. Après des études au lycée Lakanal et à l’école Lavoisier à Paris, il intègre en 1919 l’École municipale de physique et de chimie industrielles de Paris (EMPCI), où Pierre Curie a enseigné. Diplômé en 1923, major de sa promotion, Frédéric commence sa carrière en tant qu’ingénieur en physique.

Rencontre avec Marie Curie et Début de Carrière

En décembre 1924, Frédéric Joliot rencontre Marie Curie et devient son préparateur particulier à l’Institut du radium. Il obtient une licence ès-sciences en 1927 et soutient sa thèse de doctorat en 1930 sur l’étude électrochimique des radioéléments.

Mariage et Collaboration avec Irène Curie

Le 4 octobre 1926, Frédéric Joliot épouse Irène Curie, fille de Pierre et Marie Curie. Ensemble, ils mènent des recherches révolutionnaires sur la radioactivité. En janvier 1934, ils découvrent la radioactivité artificielle, une avancée majeure qui leur vaut le Prix Nobel de chimie en décembre 1935.

Contributions Scientifiques et Découvertes

Frédéric et Irène Joliot-Curie travaillent sur de nombreux projets, notamment l’étude de la fission de l’uranium et la réaction en chaîne. En 1939, avec Hans Halban et Lew Kowarski, Frédéric dépose des brevets sur l’utilisation de l’énergie atomique, ouvrant la voie à des recherches sur l’énergie nucléaire.

Engagement Politique et Résistance

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Frédéric Joliot-Curie s’engage dans la Résistance. Il devient président du Front national universitaire pour la libération de la France et adhère au Parti communiste français. En 1944, il est nommé directeur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Création du Commissariat à l’Énergie Atomique

Après la guerre, Frédéric Joliot-Curie joue un rôle crucial dans la création du Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), dont il devient le premier Haut-commissaire. En 1948, la première pile atomique française, ZOE, est mise en marche sous sa direction.

Activisme pour la Paix

En 1949, Frédéric Joliot-Curie devient président du Conseil mondial de la paix. Profondément marqué par les bombardements atomiques au Japon, il milite pour l’interdiction de l’usage militaire de l’énergie nucléaire, lançant en 1950 « l’appel de Stockholm » qui recueille des millions de signatures.

Dernières Années et Décès

Après la révocation de ses fonctions au CEA en 1950 pour raisons politiques, Frédéric Joliot-Curie continue ses recherches et son engagement pour la paix. Il succède à sa femme à la tête du laboratoire Curie de l’Institut du radium après son décès en 1956. Frédéric Joliot-Curie meurt le 14 août 1958, laissant un héritage scientifique et humaniste durable.

Les contributions de Frédéric Joliot-Curie à la science et son engagement pour la paix et la justice sociale font de lui une figure incontournable de la physique nucléaire et de l’histoire contemporaine.